La série GLOW, centrée sur l’univers du catch féminin dans les années 1980, n’ira pas au-delà de sa troisième saison. Netflix a décidé d’arrêter la production, suscitant la déception des fans et des interrogations sur les raisons de cette annulation.
Tl;dr
- GLOW naît dans l’élan de la pop culture des années 1980, offrant une scène inédite aux lutteuses dans un monde dominé par les hommes.
- Son adaptation en série sur Netflix rencontre un succès critique, en mêlant humour, sororité et sujets de société comme le sida.
- Mais le Covid-19 stoppe net le tournage de la saison 4, laissant une œuvre inachevée et un sentiment d’injustice chez ses créateurs et fans.
Un phénomène pop brutalement interrompu
Lorsque Hulk Hogan s’empare du titre de champion en 1984 au Madison Square Garden, la lutte professionnelle bascule dans une nouvelle dimension. Quelques mois plus tard, l’apparition de Captain Lou Albano aux côtés de Cyndi Lauper dans le clip « Girls Just Want to Have Fun » met le feu aux poudres. La WWF, puis les ligues concurrentes telles que la NWA ou l’AWA, se glissent dans la culture populaire, rendant la discipline irrésistible pour un public bien plus large que les fans traditionnels.
L’émergence inattendue des lutteuses avec GLOW
Dans ce contexte d’engouement inédit, l’entrepreneur David McLane lance en 1986 la ligue Gorgeous Ladies of Wrestling (GLOW). Son idée ? Offrir enfin un espace aux femmes dans ce milieu dominé par les hommes. Les actrices, formées sur le tas, rivalisent d’inventivité : le spectacle penche sans complexe vers le théâtre, entre baby faces charismatiques et heels redoutées. Rapidement, GLOW gagne son statut d’outsider attachant dont chacun espère secrètement la réussite.
L’adaptation Netflix : réussite critique et déception cruelle
C’est ce parcours atypique qui inspire plusieurs décennies plus tard Liz Flahive et Carly Mensch à imaginer pour Netflix la série nostalgique GLOW, produite par Jenji Kohan (Orange is the New Black). Portée par des interprétations remarquées — Betty Gilpin, Alison Brie ou encore Marc Maron — la fiction bouscule : elle explore les amitiés féminines tout en abordant, sans faux-semblants, l’impact du sida sur la communauté queer dans les années 1980.
Le succès est immédiat ; dix-huit nominations aux Emmy Awards, trois saisons saluées par la critique et un public fidèle. Pourtant, alors qu’une quatrième saison semblait acquise, tout s’arrête net après seulement trois semaines de tournage.
Pandémie : clap de fin pour une série inachevée
La pandémie de Covid-19, qui gèle soudainement l’ensemble des plateaux américains au printemps 2020, porte le coup fatal à GLOW. Contrairement à d’autres productions suspendues puis relancées, Netflix choisit d’annuler purement et simplement la série. Flahive et Mensch évoquent alors une tragédie nationale qui relègue leur déception au second plan : « C’est dur de ne pas revoir ces quinze femmes ensemble à l’écran. »
Alison Brie confiera plus tard : « C’est le grand chagrin de ma carrière… mais je suis reconnaissante pour chaque instant passé sur ce projet unique ». Les rumeurs d’un film de clôture ne donneront rien. Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui estiment que GLOW méritait mieux – tant par sa modernité que par son audace narrative –, et regrettent cet arrêt brutal qui laisse ses personnages orphelins et ses fans sans véritable adieu.
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