Libre et suspendu jusqu’en mars, le
milieu français esquisse une stratégie inédite pour relancer sa
carrière.
Depuis sa suspension pour dopage en 2023, Paul Pogba navigue
dans un entre-deux aussi mystérieux que son talent. Le mercato
hivernal vient de se clore sans lui offrir d’échappatoire,
malgré des rumeurs persistantes à Marseille ou un improbable retour
à Manchester United. À 31 ans, l’ancien champion du monde, dont
la suspension prend fin le 11 mars, affiche pourtant une sérénité
déconcertante. Loin des projecteurs, il refuse de céder à la
précipitation, même si l’urgence semble palpable : il n’a plus joué
depuis un an et demi, son dernier match remontant à septembre 2023
avec la Juventus.
La patience comme stratégie pour Pogba
Selon des informations de L’Équipe, Pogba a choisi de
reporter son retour à juin, préférant attendre l’été plutôt que
d’accepter une offre précipitée. Un « connaisseur du marché »
confie : « En juin, il y aura du monde intéressé. » Cette
décision, assumée malgré les doutes, révèle une lucidité nouvelle.
Le Français mise sur un contexte plus favorable : les clubs,
libérés des impératifs immédiats, pourront évaluer sereinement son
état physique et son niveau après une si longue inactivité. Son
objectif ? Retrouver un championnat européen compétitif, seul
capable de lui offrir une vitrine pour les Bleus, dont il rêve
toujours de porter à nouveau le maillot.
Si l’attente semble raisonnable, les défis restent colossaux.
Pogba, qui fêtera ses 32 ans en mars, cumule les incertitudes :
blessures récurrentes (10 matches seulement en 2022-2023), salaire
élevé, et l’ombre persistante de son contrôle positif. Certaines
ligues, comme la Serie A ou la MLS, restent accessibles jusqu’en
février ou avril, mais l’intéressé les écarte pour privilégier
l’Europe. « Le recruter en janvier, c’était risqué de
déséquilibrer un groupe […] En juin, tout sera différent »,
explique un dirigeant européen dans L’Équipe.
Un pari risqué, des obstacles persistants
En refusant de se précipiter, Pogba transforme son statut de
joueur libre en ultime revanche. Son choix, entre orgueil et
réalisme, interroge : sa notoriété suffira-t-elle à convaincre
après deux ans sans football ? L’été prochain sera un test autant
sportif que symbolique. Entre Miami, où il s’entraîne discrètement,
et les vestiaires européens, le temps joue désormais contre lui.
Mais pour l’enfant de Lagny-sur-Marne, habitué aux coups de
théâtre, l’histoire ne fait peut-être que commencer.
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