HIGH TECHJeuxJEUX VIDEOTECH & NETWEB

Comment Marlon Brando dans Superman a influencé le choix de Jack Nicholson pour incarner le Joker

Le choix de Jack Nicholson pour incarner le Joker dans Batman s’est appuyé sur la stratégie adoptée avec Marlon Brando dans Superman : attirer un acteur de renom pour donner du poids et du prestige à l’univers des super-héros au cinéma.

Tl;dr

  • Jack Nicholson a apporté du prestige à « Batman ».
  • Le film représentait un risque majeur pour Warner Bros.
  • L’implication de stars a légitimé les films de super-héros.

La renaissance risquée des super-héros au cinéma

Il est parfois difficile d’imaginer qu’avant l’explosion du genre, le film de super-héros n’avait rien d’une valeur sûre à Hollywood. Si la réussite éclatante de « Superman » en 1978, orchestrée par Richard Donner et soutenue par la présence magistrale de Marlon Brando, avait hissé les adaptations de comics vers une forme de reconnaissance critique, la suite fut loin d’être linéaire. Après un « Superman II » correct en 1980, chaque nouvel opus semblait éroder ce prestige naissant. L’échec cuisant du « Howard the Duck » de Marvel en 1986 n’a rien arrangé : il faudra attendre le coup d’éclat d’« Iron Man » en 2008 pour voir renaître le genre sous un autre jour.

L’incroyable pari « Batman »

Pourtant, bien avant ce renouveau, un autre géant s’est dressé sur l’écran : le « Batman » de 1989. À l’époque, le projet incarnait tout sauf une évidence pour les dirigeants de Warner Bros.. Dépenser 35 millions de dollars pour confier l’homme chauve-souris à un jeune réalisateur, Tim Burton, surtout connu pour des comédies décalées comme « Beetlejuice », relevait presque du saut dans le vide. La vision sombre et audacieuse du justicier tranchait radicalement avec l’image désinvolte popularisée par la série télévisée des années 1960. Pour beaucoup, c’était un possible naufrage — y compris pour l’acteur principal, Michael Keaton, dont le casting suscita une polémique féroce.

Nicholson ou la carte du prestige hollywoodien

Dans cette atmosphère incertaine, un nom allait tout changer : celui de Jack Nicholson. Arracher l’accord d’un acteur déjà mythique relevait presque du parcours du combattant : exigences contractuelles inédites, pause régulière sur tournage pour assister aux matchs des Lakers et surtout un accord financier qui lui garantissait une part substantielle des recettes mondiales. Mais l’enjeu valait toutes les concessions : son aura promettait au film une légitimité immédiate.

Pour mesurer à quel point sa présence fut décisive, il suffit d’écouter le producteur Peter Guber : il voyait en Nicholson « une force de la nature capable de métamorphoser un simple blockbuster en véritable film événement ». Cette stratégie s’inscrivait dans la lignée du casting de Brando dans « Superman », où la venue d’une star absolue apportait crédibilité et attrait intergénérationnel.

L’héritage Brando-Nicholson : légitimer le genre

Le parallèle entre Brando et Nicholson est frappant jusque dans leur histoire personnelle. Tous deux se retrouvaient voisins sur Mulholland Drive au cœur des années 1970 – clin d’œil presque ironique tant leurs noms sont aujourd’hui associés à la montée en gamme des films adaptés de comics. Cette filiation s’est confirmée sur les plateaux : comme Christopher Reeve jadis impressionné par Brando, Michael Keaton abordera Nicholson avec respect et nervosité.

Si aujourd’hui les films de super-héros sont synonymes de succès massif, c’est aussi grâce à ces moments où Hollywood a osé prendre tous les risques… quitte à miser gros sur le prestige d’un acteur hors norme. C’est peut-être bien là que réside le vrai tour de force : avoir su convaincre que sous le masque du justicier pouvait battre le cœur vibrant du cinéma américain.


Source link

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité