Un film rare où Mowgli évolue dans une jungle plus hostile et sans artifice musical.
Tl;dr
- En 1994, Disney proposait une version live-action plus sombre et adulte du Livre de la jungle, réalisée par Stephen Sommers.
- Le film abandonne les animaux parlants et la musique pour explorer des enjeux humains, coloniaux et romanesques à travers une intrigue originale.
- Précurseur discret des remakes en prises de vues réelles, il reste une curiosité audacieuse au ton atypique dans l’univers Disney.
Une adaptation méconnue aux accents plus sombres
Si le nom de Le Livre de la jungle évoque instantanément les couleurs chatoyantes du film d’animation de 1967, on oublie volontiers qu’un autre long-métrage Disney a vu le jour en 1994. Distribuée par Buena Vista Pictures, cette version réalisée par Stephen Sommers, l’homme derrière Deep Rising ou La Momie, s’éloigne sensiblement de la légèreté originelle pour explorer une veine plus mature, presque rugueuse.
Des choix narratifs qui tranchent
Contrairement à ses illustres prédécesseurs, ce film fait le pari audacieux de proposer des animaux qui ne parlent pas. Seul Mowgli — incarné par un Jason Scott Lee convaincant — semble doué pour communiquer avec eux, mais jamais ils n’échangent en anglais ou entonnent la moindre chanson. De ce parti pris découle une atmosphère bien différente, où l’accent se porte davantage sur les rapports humains et l’influence des colons britanniques en Inde. L’intrigue flirte avec Tarzan, insistant sur le retour de Mowgli vers la « civilisation », tandis que les personnages interprétés par Cary Elwes, Lena Headey, Sam Neill ou encore John Cleese, gravitent autour d’une chasse à la cité d’or et de sombres manipulations.
Pionnier discret du live-action chez Disney
Avant que la mode des remakes en prises de vues réelles n’envahisse les écrans — on pense à « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton ou au 101 Dalmatiens version Glenn Close — c’est bel et bien ce Le Livre de la jungle signé Stephen Sommers qui pose la première pierre du genre chez Disney. Pourtant, difficile d’y voir un simple recyclage : avec son ton plus adulte et sa dimension parfois brutale, il s’affirme comme une relecture risquée.
Bilan mitigé mais pas anecdotique
Sorti à Noël 1994 dans un contexte cinématographique chargé (Little Women, Dumb and Dumber, Legends of the Fall…), le film récolte un succès honnête : environ 70 millions de dollars pour un budget de 30 millions. Sur Rotten Tomatoes, il affiche aujourd’hui un taux d’approbation de 80% — certains regrettant toutefois qu’il n’égale pas l’aura du dessin animé culte. Pourtant, difficile de nier que cette version ouvre une brèche dans l’histoire des adaptations Disney. À défaut d’avoir marqué durablement la pop culture, elle reste un jalon étonnant et singulier dans la saga du garçon-loup imaginée par Rudyard Kipling.
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