Un accessoire Xbox particulièrement mal reçu par les joueurs a récemment retrouvé une notoriété inattendue en apparaissant au cœur de l’intrigue d’un épisode de la série dystopique Black Mirror, suscitant de nombreuses réactions parmi les fans et les nostalgiques du jeu vidéo.
Tl;dr
- « Black Mirror » s’inspire du Xbox Kinect raté.
- L’épisode « Fifteen Million Merits » critique la société des écrans.
- Le Kinect, décevant, n’a pas atteint la dystopie de la série.
Quand le Xbox Kinect façonne la dystopie de « Black Mirror »
À première vue, l’univers oppressant de l’épisode « Fifteen Million Merits » dans la série Black Mirror semble tout droit sorti d’un cauchemar technologique. Pourtant, derrière ce monde saturé d’écrans et de transactions numériques, un accessoire vidéoludique aujourd’hui tombé en désuétude a laissé son empreinte : le Xbox Kinect. Oui, ce dispositif jadis présenté comme une révolution pour la Xbox 360, mais vite relégué au rang des gadgets oubliés.
L’inspiration inattendue venue du jeu vidéo
Charlie Brooker, créateur de la série, confiait dans l’ouvrage « Inside ‘Black Mirror’ » avoir puisé dans ses propres expériences de joueur pour concevoir le système central de l’épisode. L’arrivée des avatars personnalisables sur la console de Microsoft, associée à une prolifération d’achats virtuels — parfois jusqu’à l’absurde — avait marqué son esprit. Des incidents réels, où des individus se retrouvaient agressés pour des biens immatériels acquis en ligne, ont également nourri sa réflexion. Il évoque ainsi une vision proche d’un « Apple Store version Enfer », où la technologie transforme chaque espace en cellule agréable mais carcérale.
Des gestes empruntés à la science-fiction… et au quotidien
Dans cet univers, Bing (incarné par Daniel Kaluuya) interagit avec son environnement numérique par la voix et les gestes. Une interface qui rappelle inévitablement les fantasmes high-tech du cinéma — pensez à « Minority Report ». Mais dans les faits, le Kinect ne tenait que rarement ses promesses : sa détection était erratique et l’expérience parfois source de frustrations aiguës. Pourtant, ces défauts technologiques ont servi d’inspiration concrète pour matérialiser la dépendance digitale et le contrôle permanent dépeints dans la série.
Kinect : promesse non tenue et réalité dystopique évitée ?
Promu comme le futur du jeu vidéo lors de sa sortie en 2010, le Kinect devait permettre un contrôle gestuel fluide grâce à une caméra sophistiquée. Or, confronté à ses limites techniques — latence persistante, reconnaissance aléatoire — il n’a guère convaincu les joueurs face à des concurrents tels que le Wii Motion ou le Move pour PlayStation 3. Depuis, le marché a évolué vers des solutions plus immersives comme la réalité virtuelle domestique. Malgré tout, difficile de ne pas sourire en constatant que même si le Kinect était parfois exaspérant — nombreux sont ceux qui s’en souviennent avec agacement — il reste loin du cauchemar totalitaire orchestré dans Black Mirror. Preuve que la réalité rejoint parfois la fiction… sans heureusement l’égaler.
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