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Gloire aux cités du néant

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L’artiste Sbaï Gnaoui et « Les villes du futur » : Gloire aux cités du néant

نشر في  29 نوفمبر 2020  (15:11)

Il y a dans les villes de l’artiste Sbaï Gnaoui une technologie qui cède le pas à l’art. Une technologie revisitée en faveur d’une architecture futuriste, de villes d’un univers prochain. En effet, Sbaï Gnaoui récupère tout ce qui lui tombe entre les mains : pièces défectueuses du monde informatique, miniatures métalliques, jouets de vies antérieures et autres déchets et restes hors d’usage. Il les récupère nopour un recyclage du présent mais pour les téléporter dans ces cités du futur. Un bond vers l’avant, un pont vers le mystérieux.

 

Dans son projet « Les villes du futur », exposé à l’espace culturel Bhar Lazrek, Sbaï Gnaoui diplômé des beaux-arts, crée des mondes nouveaux, des cités métalliques et d’autres cliniques, peintes en blanc. Toutes composées sur la base d’un agencement géométrique innovant, ces villes entremêlent de petites créatures de bande dessinée, des soldats de plomb aux autres constructions de la cité en devenir. Une cité qui s’érige en tours, euphorique de son rien, victorieuse de son néant.

Sur ses quais, s’élèvent des tours-totems, des miradors, des gratte-ciels, des bâtiments du silence. Dans ses campements, les ruelles se font exiguës et les ronds-points se croisent à la gloire des symboles de la vanité. Poésie froide et élan glaçant en sont ses principales caractéristiques.

Les débuts du projet de Sbaï Gnaoui remontent à son retour à Gabès et au “Gorbej” qu’il collectait et dont le recyclage lui permettait d’aller sur la voie de mondes nouveaux, d’architectures différentes. Tout cela à partir d’une ferraille qu’il regardait désormais autrement.

Les villes du futur telles que les proposent Sbaï Gnaoui célèbrent l’anonymat, la désertion et l’exubérance froide d’au-delàs lointains. Et l’on ressent à leur vue, cette histoire non dite : celle de batailles anciennes, de guerres fatales, d’affrontements muets qui présageaient la naissance d’une géométrie du vertical, de l’habitacle muet de l’être nouveau (sera-t-il homme ?).

Signalons enfin que l’oeuvre de Sbaï Gnaoui est présentée dans le cadre d’une exposition de groupe initiée par la Fondation Kamel Lazaar qui a mis en place un projet de culture solidaire pour redynamiser ici et maintenant la création artistique depuis le confinement général du printemps 2020.

La Fondation Kamel Lazaar a souhaité offrir une véritable visibilité, non virtuelle cette fois, aux artistes en réunissant pendant 59 jours les 59 œuvres sélectionnées à travers une exposition, des représentations de théâtre, de danse, de musique, des performances, des lectures, des projections, des workshops et des rencontres.

-L’espace Bhar Lazreg  se situe à la cité El Khalil à la Marsa.

Chiraz Ben mrad

 









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