SPORT

Nasser Al-Khelaïfi, tyran ou sauveur ? Le procès verbal qui déchire la Ligue 1

« Nasser, tu intimides tout le monde ! »
: L’Équipe a révélé les échanges secrets qui confirment la guerre
froide au cœur du foot français.

Le 14 juillet 2024 restera une date à part pour le football
français. Ce jour-là, les présidents de Ligue 1, réunis en
visioconférence, ont acté dans la tourmente le choix des diffuseurs
DAZN et beIN Sports. Mais derrière cette décision technique se
cache un chaos sans précédent, révélé
par les retranscriptions exclusives des échanges obtenues par
L’Équipe
. Au centre des tensions : Nasser
al-Khelaïfi
, président du PSG et patron de beIN, accusé de
conflits d’intérêts et de méthodes autoritaires.

« Tu seras tenu responsable » : La charge
d’Al-Khelaïfi

L’homme le plus puissant du foot français n’a pas mâché ses
mots. Intervenant en anglais et en français, il a fustigé
l’attitude de la LFP, qu’il juge « négative » et
« destructrice ». « Je me bats pour mon club,
pour la Ligue, pour mes collègues. Mais ce que tu fais est
inacceptable »
, lance-t-il à l’encontre de Benjamin Morel,
alors directeur général de la LFP. Une sortie perçue comme une
menace à peine voilée, alimentant les accusations de «
tyrannie »
.

Oughourlian vs Al-Khelaïfi : Le duel au
sommet

Joseph Oughourlian, président de Lens, n’a pas craint
d’affronter le géant parisien. « Nasser, je te remercie de te
soucier des petits clubs… quelle générosité ! »
, ironise-t-il,
avant de dénoncer une offre beIN jugée « incompatible
»
avec celle de DAZN. La réponse d’Al-Khelaïfi fuse :
« Si tu es le meilleur expert, mets ton argent sur la table !
»
. Un échange résumant le fossé entre les « petits » clubs et
le PSG, accusé d’écraser les débats.

La crainte d’un nouveau fiasco financier plane. John Textor,
propriétaire de l’OL, compare ouvertement DAZN à Mediapro,
dont la faillite en 2020 a plongé la Ligue 1 dans le chaos.

« On ne peut pas prendre le risque de revivre ça »,
insiste-t-il, tandis que Jean-Pierre Caillot (Reims) s’insurge
contre les « branlettes d’appel d’offres » et les
promesses « irréalistes ».

Les accusations explosives de Textor.

Les
accusations explosives de Textor.

Langue, argent, pouvoir : Les fractures d’une Ligue en
crise

Les divisions transcendent les clivages sportifs. Damien Comolli
(Toulouse), s’exprimant en anglais, se fait rabrouer par Caillot :
« On parle français à la LFP ! ». Un incident symbolisant
les tensions culturelles et économiques. Alors que Marc Keller
(Strasbourg) s’inquiète des « tarifs inaccessibles
»
pour les supporters, Vincent Labrune tente de calmer le
jeu, saluant l’offre de beIN tout en admettant ses «
incompatibilités »
avec DAZN.

Malgré les cris et les menaces, un accord précaire émerge :
700 millions d’euros annuels, dont 500 millions de DAZN et
100 millions de beIN.
Mais à quel prix ? « On sauve les
meubles »
, lâche Caillot, lucide. Pour Jean-Pierre Rivère
(Nice), cet accord « sécurise le présent » sans
garantir l’avenir.

Une démocratie en lambeaux

Si la LFP assure que « toutes les décisions sont prises
en concertation »
, les retranscriptions révèlent une
réalité moins glorieuse : pressions, intimidations, et un
PSG perçu comme un empire tentaculaire. Alors que
le foot français tente de se relever, cette réunion restera comme
le symbole d’une gouvernance éclatée… et d’une guerre de pouvoir où
les mots valent parfois des coups.


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