Dans l’univers foisonnant des aventures de James Bond, un aspect fondamental de la vie du célèbre agent secret n’apparaît que rarement à l’écran, étant mis en avant dans seulement trois films parmi les nombreuses adaptations cinématographiques de la saga.
Tl;dr
- Le domicile londonien de James Bond, pourtant central dans les romans de Fleming, est presque absent des films.
- Chaque apparition de l’appartement coïncide avec un acteur différent, révélant à chaque fois une facette plus intime ou décalée du célèbre espion.
- Ce choix d’effacement, lié à une volonté de mystère et de dynamisme, pourrait être remis en question avec l’arrivée d’Amazon aux commandes de la franchise.
Un décor intime trop souvent absent de la saga
Si l’on se plonge dans les romans de Ian Fleming, le portrait du célèbre agent secret est indissociable de son appartement londonien, niché à Chelsea. L’auteur y brosse, à travers moult détails – une chambre parée de rideaux rouges, une salle de bains carrelée de blanc, un salon rempli de livres – l’intimité discrète d’un homme que l’on imagine pourtant perpétuellement en mouvement. Pourtant, à l’écran, ce décor si évocateur s’efface presque totalement. Sur vingt-cinq aventures cinématographiques, seules trois dévoilent le domicile de James Bond.
Trois films, trois visages pour un même appartement
Chaque apparition du fameux appartement coïncide avec un acteur différent dans le rôle-titre. C’est d’abord dans Dr. No, tout premier film officiel, que le public entrevoit ce lieu privé : juste après la scène inaugurale du « Bond, James Bond », et avant le départ du héros vers la Jamaïque. Cette séquence n’a rien d’anodin : elle révèle déjà une facette essentielle du personnage, celui d’un séducteur averti – en l’occurrence en compagnie de Sylvia Trench, croisée peu avant autour d’une partie de Baccarat.
Il faudra patienter jusqu’à Live and Let Die (Vivre et laisser mourir), pour que l’appartement refasse surface – cette fois sous les traits ironiques et élégants de Roger Moore. Scène mémorable : réveillé auprès d’une agente italienne que l’on tente prestement de dissimuler avant l’arrivée de M et Moneypenny venus assigner une nouvelle mission à James Bond. Anecdote rare : c’est la seule occasion où la cuisine du héros s’invite à l’image.
L’ère Craig et une sobriété inattendue
Plus récemment, c’est dans Spectre, porté par Daniel Craig, que le spectateur découvre un intérieur radicalement épuré. Quelques meubles épars jonchent un espace presque vide ; seule la grande fenêtre et quelques ouvrages font écho à la vision originelle voulue par Ian Fleming. Visite furtive – Moneypenny s’en amuse –, qui tranche nettement avec les décors fastueux associés au mythe.
Un choix artistique révélateur ?
Pourquoi cet effacement quasi systématique du domicile dans la franchise ? Plusieurs éléments expliquent cette décision :
- L’accent mis sur l’action plutôt que sur la vie privée.
- L’image d’un espion toujours en mouvement, rarement « chez lui ».
- L’envie des réalisateurs de conserver une part de mystère autour du personnage.
Avec le rachat des droits par Amazon, pourrait-on espérer voir davantage cet univers feutré à l’avenir ? Si certains fans y voient une piste pour enrichir encore le mythe, d’autres préfèrent sans doute laisser planer le doute… comme Bond sait si bien le faire.
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