Pour la troisième année consécutive,
Mostafa Mohamed refuse de porter le maillot arc-en-ciel. Critiqué
et sanctionné, l’attaquant nantais sort du silence et assume son
choix.
La polémique enfle de nouveau
autour de Mostafa Mohamed.
Pour la troisième saison d’affilée, l’attaquant égyptien du FC
Nantes a refusé de participer à la journée de Ligue 1 dédiée à la
lutte contre l’homophobie, et donc de porter le maillot aux
couleurs arc-en-ciel. Alors que les Canaris jouent leur survie ce
samedi contre Montpellier lors de la dernière journée, son absence,
qui était attendue, a été confirmée. Mais contrairement aux années
précédentes où le silence ou une blessure opportune étaient parfois
évoqués,
le joueur de 27 ans a cette fois choisi de prendre la parole
publiquement pour justifier sa position, et il n’en démord
pas.
C’est via une « story »
Instagram, rédigée en arabe puis en français, que Mostafa Mohamed
s’est expliqué ce vendredi. Il invoque des « valeurs
profondément ancrées, liées à [s]es origines et à [s]a
foi » qui rendent sa « participation à cette
initiative difficile ». Loin de se défiler, il assume
pleinement ce choix personnel, affirmant que son refus
« n’exprime ni rejet ni jugement, seulement une fidélité à
ce qui me construit ». Il plaide pour la reconnaissance
d’une « diversité [qui] peut s’exprimer de manière
différente » et met en avant le « respect
mutuel, celui qu’on doit aux autres, mais aussi celui qu’on se doit
à soi-même et à ses convictions ».
Ce n’est donc pas une première. En
2022 et 2023 déjà, l’international égyptien (47 sélections) avait
manqué ces journées spécifiques, écopant de sanctions financières
de la part du FC Nantes. L’argent récolté avait d’ailleurs été
reversé à des associations de lutte contre l’homophobie. Cette
année encore, le club a confirmé qu’une sanction financière serait
appliquée et que les fonds iraient à une association. Cette
récurrence et la justification publique du joueur posent la
question d’une impasse dans la relation entre le joueur, son club,
et les valeurs portées par la LFP.
« Fidélité à ce qui me
construit » : Mohamed assume ses convictions
Le timing de ce nouveau
« forfait » est particulièrement préjudiciable pour le FC
Nantes, qui a besoin d’au moins un point contre Montpellier pour
assurer son maintien sans dépendre d’autres résultats. L’absence de
son attaquant est un coup dur sportif. Au-delà de cet aspect, le
fait que Mohamed assume ainsi publiquement une position qui l’a
déjà mis en difficulté par le passé, alors qu’il était auparavant
plus discret, suscite de vives réactions. Si certains salueront
peut-être le « mérite d’assumer ses positions »,
cette posture rigide face à une campagne institutionnelle de la
Ligue pourrait bien compliquer son avenir dans le championnat de
France.
Mostafa Mohamed a donc choisi la
voie de la justification publique, campant sur ses positions malgré
les critiques et les sanctions. Chacun se fera son avis sur la
validité de ses arguments, certains regrettant peut-être que le
débat ne se porte pas sur la forme même du message (couleurs
arc-en-ciel vs un message textuel plus universel contre
l’homophobie, par exemple). Reste qu’en s’opposant de manière
répétée à cette initiative, et en l’assumant désormais ouvertement,
l’attaquant nantais prend un risque certain pour la suite de sa
carrière en France.
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