À quelques jours de PSG-Inter, Robert
Pirès justifie le désamour des Marseillais envers Paris. Une prise
de position qui tranche dans un climat déjà électrique.
Dans la dernière ligne droite
avant la finale de Ligue des champions entre le PSG et l’Inter
Milan, la France du football se divise. Doit-on tous soutenir
Paris, au nom du patriotisme sportif ? À cette question qui crispe,
Robert Pirès a apporté une réponse tranchée mardi soir, après le
jubilé de Djibril Cissé à Auxerre. « Oui, je comprends les
supporters marseillais. J’ai joué à l’OM, vous
oubliez ? », a-t-il lancé, assumant pleinement la
légitimité des sentiments anti-PSG dans le Sud.
L’ancien international français
ne s’est pas contenté de survoler le sujet. Pour lui, la rivalité
OM-PSG est enracinée dans le tissu même du football français.
« Imaginez l’inverse, l’OM en finale contre l’Inter… vous
croyez que les Parisiens seraient derrière De Zerbi ? Je ne suis
pas sûr », a-t-il poursuivi. Une manière de souligner
l’hypocrisie de certains discours et de défendre un certain
réalisme footballistique. « Il faut faire la part des
choses, être malin et comprendre la rivalité entre les
clubs », a-t-il insisté.
Contrairement à Basile Boli, soutien affiché du PSG pour cette
finale, Pirès se range donc clairement du côté du camp marseillais.
Et son positionnement pourrait renforcer la fracture dans la
famille olympienne. Là où Boli invoque un devoir de représenter
la France, Pirès préfère rester fidèle à ses racines phocéennes. À
Marseille, ses propos seront perçus comme un acte de loyauté. Là où
d’autres, comme Didier Deschamps, ont esquivé le débat, Pirès parle
clair.
Pirès sur PSG-Inter : “Les
Marseillais n’ont pas à soutenir Paris”
En pleine polémique autour du
soutien des Marseillais au PSG, la sortie de Pirès ne manquera pas
d’alimenter les discussions. Elle a toutefois le mérite de la
clarté. « Je ne dis pas qu’ils ont raison, je les
comprends« , dit-il, appelant au respect des sensibilités
locales. En refusant de faire semblant, Pirès montre que le foot
reste aussi une affaire d’identités et de fidélités, bien au-delà
des simples couleurs d’un drapeau.
Alors que la finale approche,
chacun campe sur ses positions. Le soutien de Boli au PSG est
toujours vécu comme une trahison par certains. La réponse franche
de Pirès, elle, remet les choses à plat. À l’heure où Paris rêve
d’une seconde étoile européenne, une large frange du football
français, et marseillais en tête, regarde ailleurs. Et sans honte.
Pour beaucoup, l’amour du maillot ne se négocie pas, même sous le
vernis de l’unité nationale.