Le diffuseur de la Ligue 1 pensait avoir
trouvé la bonne formule, mais la réalité est bien différente.
Derrière des chiffres en hausse, la situation reste
préoccupante.
DAZN a franchi un seuil symbolique en atteignant la barre des
500 000 abonnés. Un chiffre qui pourrait sembler encourageant, mais
qui est encore très loin des attentes initiales. Lorsqu’il a obtenu
les droits de diffusion de la Ligue 1,
le diffuseur britannique visait 1,5 million d’abonnés d’ici
décembre 2025. Une barre qui, aujourd’hui, semble presque
inatteignable.
En coulisses, la plateforme tente de rassurer.
Selon RMC Sport, cette progression est notamment due au
lancement de plusieurs offres attractives, comme celle à 69 euros
pour toute la deuxième partie de saison. Mais malgré cette hausse,
l’inquiétude grandit chez les dirigeants du football français. Car
si DAZN ne parvient pas à atteindre l’objectif fixé, une clause de
sortie permettrait à la LFP de mettre un terme au contrat de
diffusion dès 2025.
DAZN, des couacs en série et un modèle contesté
Outre les chiffres décevants, DAZN doit aussi faire face à de
nombreuses critiques. Depuis le début de la saison,
les couacs techniques se multiplient. Des bugs lors des
retransmissions, des commentaires parfois absents ou approximatifs,
et des choix éditoriaux qui divisent les abonnés. La suppression
des résumés des matchs sur les réseaux sociaux a également suscité
l’incompréhension, privant la Ligue 1 d’une vitrine essentielle
pour attirer de nouveaux spectateurs.
La stratégie tarifaire du diffuseur pose aussi question. Après
un lancement à 29,99 euros par mois, suivi d’une baisse à 19,99
euros, DAZN a récemment introduit une offre à 14,99 euros. Une
instabilité qui agace certains abonnés et qui témoigne des
difficultés à fidéliser une clientèle prête à payer pour suivre le
championnat français.
Un piratage en hausse et des clubs méfiants
Autre problème majeur pour DAZN : le piratage. Selon une étude
Ipsos, 37 % des spectateurs de Ligue 1 regardent les matchs de
manière illicite. Un chiffre alarmant, qui montre que les fans
rechignent à payer pour un service qu’ils jugent insatisfaisant.
Pire encore, 27 % des pirates ont commencé à contourner les droits
de diffusion depuis cet été, signe que l’arrivée de DAZN n’a pas
convaincu.
Du côté des clubs, la méfiance grandit. Si certains présidents
continuent d’afficher un soutien de façade au diffuseur, la réalité
est plus contrastée. La LFP a mis en place un comité stratégique
pour anticiper une éventuelle rupture avec DAZN, preuve que
l’incertitude plane sur l’avenir de cette collaboration.
Une Ligue 1 en danger ?
Si DAZN venait à se retirer prématurément, la Ligue 1 se
retrouverait dans une situation périlleuse. À ce jour, aucun autre
diffuseur ne semble prêt à investir les montants espérés par la
LFP. Canal+, qui avait refusé de soumettre une offre lors de
l’appel d’offres, pourrait-il revenir dans la course ? Certains en
doutent. L’idée d’une chaîne 100 % Ligue 1 gérée par la LFP refait
surface, mais le projet est complexe et risqué financièrement.
Face à ces incertitudes, DAZN tente tant bien que mal de se
maintenir à flot. Mais la route est encore longue, et le temps
presse. Si aucune solution miracle n’est trouvée rapidement, la
Ligue 1 pourrait bien se retrouver dans une crise télévisuelle dont
elle aurait du mal à se relever.
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