Le nom de la chaîne américaine Nickelodeon intrigue souvent les téléspectateurs. Découvrez l’origine de cette appellation, ses racines historiques et la signification exacte du mot qui désigne aujourd’hui une référence du divertissement à la télévision.
Tl;dr
- Le mot « Nickelodeon » vient des premiers cinémas américains à bas prix du début du XXème siècle.
- La chaîne Nickelodeon, lancée en 1979, a été pionnière dans les programmes pour enfants avant de devenir une marque emblématique grâce à des séries cultes.
- Derrière son succès, des scandales ont éclaté, révélant des abus sur certains tournages dans les années 1990-2000.
Un nom hérité des premiers cinémas
Avant d’être synonyme de dessins animés loufoques ou de séries cultes, le terme Nickelodeon désignait tout autre chose. Dans l’Amérique du début du XXème siècle, ce mot résultait d’un assemblage : « nickel » pour la pièce de cinq cents, prix courant du billet, et « odeon », emprunté au grec ancien signifiant théâtre. Ces premiers salles obscures, ancêtres directs de nos cinémas actuels, diffusaient les films muets d’une industrie balbutiante. Plusieurs figures historiques du cinéma américain, tels que William Fox ou Louis B. Mayer, y firent leurs armes avant de bâtir les géants hollywoodiens que l’on connaît.
L’émergence d’une chaîne pionnière pour la jeunesse
Il faudra attendre plusieurs décennies après la disparition des nickelodeons pour que ce nom ressurgisse sur le petit écran. En 1977, une émission éducative baptisée Pinwheel voit le jour à Columbus (Ohio). Sous l’impulsion de Sandy Kavanaugh, qui proposera le nom en hommage à l’histoire du cinéma, la chaîne Nickelodeon est officiellement lancée en 1979. À ses débuts, elle innove : première chaîne câblée à viser exclusivement les enfants et misant sur un financement via les opérateurs du câble plutôt que par la publicité.
L’évolution vers une identité forte… et commerciale
Ce modèle original se heurte cependant rapidement à des limites financières. À partir de 1983-84, la publicité fait son entrée à l’antenne : la viabilité impose alors un virage commercial assumé. Sous la houlette de sa présidente emblématique, Geraldine Laybourne, la chaîne forge dès lors une identité beaucoup plus affirmée — certains diront impertinente — et multiplie les formats : on voit apparaître les incontournables Rugrats, Doug puis plus tard Spongebob Squarepants. Notons au passage quelques spécificités :
- Nick Jr. s’adresse aux tout-petits ;
- Nick at Nite cible un public préadolescent et adolescent.
L’envers du décor : succès et dérives révélées
Malgré son image positive dans la mémoire collective — ou peut-être justement à cause d’elle — le mythe n’est pas sans ombres. Récemment encore, le documentaire Quiet on Set: The Dark Side of Kids TV a mis en lumière des abus sur certains plateaux dans les années 1990-2000. L’affaire impliquant le producteur Dan Schneider, mais aussi les témoignages poignants de victimes comme Drake Bell, rappellent que derrière le logo orange iconique se cache une réalité moins reluisante.
Au fond, l’héritage de Nickelodeon, c’est autant celui des rires d’enfants devant leurs écrans… qu’une invitation à rester lucide sur ce que cache parfois la magie télévisuelle.
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