SPORT

L’Inter élimine Barcelone (4-3 a.p.) à San Siro dans une demi-finale d’anthologie

San Siro, théâtre d’une folie pure. Un
chassé-croisé d’anthologie où le destin, par trois fois, a déchiré
le script. Épique. Inoubliable.

Il est des soirs où le football outrepasse le sport pour devenir
légende, où chaque minute étire le temps jusqu’à la rupture. Ce
mardi soir à Giuseppe Meazza, l’Inter et Barcelone n’ont pas joué
une demi-finale retour de Ligue des Champions ; ils ont écrit un
opéra baroque, une épopée homérique où le scénario, maintes fois
renversé, a tenu en haleine des millions d’âmes jusqu’au bout de la
prolongation. Au terme d’un duel où la raison a capitulé devant
l’émotion pure, l’Inter, revenu des abysses, a arraché sa
qualification (4-3, a.p., 7-6 score cumulé), laissant un Barça
héroïque mais exsangue sur le carreau.

L’Inter, maître du premier acte

Pourtant, la première période avait dessiné une trame presque
attendue. L’Inter, porté par la ferveur de son peuple, prenait les
devants. Lautaro Martinez, incertain mais bien présent,
concrétisait une récupération haute de Dimarco relayée par Dumfries
(21e). Puis, juste avant la pause, un tacle illicite de Cubarsi sur
l’Argentin dans la surface, invisible à l’œil nu mais révélé par la
VAR, offrait à Calhanoglu l’occasion de transformer un penalty
clinique (45e). 2-0. L’Inter semblait alors vouloir rendre hommage
à son aïeul Helenio Herrera, optant pour un Catenaccio qui,
pensait-on, allait étouffer les velléités catalanes. Le Barça,
malgré une tentative de Yamal (15e) repoussée par Sommer et
quelques incursions, paraissait pris dans la nasse, tandis que
Barella (21e) et Mkhitaryan (38e) manquaient de peu d’alourdir la
note pour les Nerazzurri.

La furia blaugrana et le mirage d’une qualification

Mais ce Barça-là, déjà auteur d’une remontée fantastique à
l’aller (3-3), ne meurt jamais. Revenus transfigurés, les Blaugrana
ont déchaîné une tempête. Gerard Martin, improbable héros suppléant
un Baldé absent, se mua en détonateur. D’abord par un centre
parfait pour la tête victorieuse d’Eric Garcia (autour de la 50e),
qui avait lui-même frôlé le cadre peu après (57e). Puis, le même
Martin offrait à Dani Olmo le but de l’égalisation (2-2, 60e). San
Siro se taisait. L’Inter, recroquevillé, subissait. Yamal,
insaisissable, obtenait un penalty (68e) finalement transformé en
coup franc après consultation vidéo, avant d’obliger Sommer à une
nouvelle parade de classe (77e). Et ce qui devait arriver arriva :
sur une perte de balle interiste, Raphinha, en deux temps,
fusillait Sommer (88e). 3-2 pour Barcelone. Le stade était K.O., la
qualification semblait avoir choisi son camp.

Acerbi, le coup de tonnerre avant la nuit

L’Inter semblait alors perdu, condamné par la maestria retrouvée
de son adversaire. Mais le football, ce soir-là, avait décidé de
défier toute logique. Alors que les arrêts de jeu s’égrenaient, sur
un long dégagement de Sommer, Thuram déviait pour Dumfries qui
centrait au cordeau. Qui pour surgir ? Francesco Acerbi, le
défenseur central, monté aux avant-postes, qui d’une reprise sans
contrôle catapultait le ballon au fond des filets (3-3, 95e).
Irréel. San Siro explosait d’une joie démente. Prolongation. Tout
était à refaire.

Le déluge, Frattesi et l’apothéose interiste en
prolongation

La prolongation débuta sous un déluge qui ajouta une dimension
encore plus dramatique à cette soirée irrationnelle. Et c’est
l’Inter qui, porté par une ferveur retrouvée, reprit le fil. À la
99ème minute, Marcus Thuram, au prix d’un travail exceptionnel face
à Araujo, servait Taremi dont la remise trouvait Davide Frattesi.
L’Italien, déjà sauveur en quart, feintait Szczesny et glissait le
ballon au fond (4-3). San Siro chavira dans une pluie de bonheur.
Le Barça, malgré l’énergie du désespoir et la fatigue immense,
tenta de revenir. Lewandowski (108e) puis Yamal par deux fois
(114e, 116e), butèrent sur un Sommer impérial (7 arrêts au total),
tandis que Frattesi manquait le K.O. (109e).

Une demi-finale pour l’éternité

Au coup de sifflet final, l’Inter pouvait exulter. Cette
qualification, la deuxième pour une finale de Ligue des Champions
en trois ans, n’est pas seulement une victoire, c’est une fresque.
Un chassé-croisé d’émotions, de buts, de rebondissements qui
inscrit cette double confrontation comme l’une des plus
spectaculaires de l’histoire. Le football, imprévisible et
magnifique, avait livré une de ses plus belles œuvres, cruelle pour
un Barça admirable de courage, sublime pour un Inter au mental
d’acier.


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