Kim Jee-woon réinvente le western spaghetti en plongeant son intrigue au cœur de la Mandchourie des années 1930.
Tl;dr
- Kim Jee-woon revisite le western spaghetti en situant l’action dans la Mandchourie de 1939, mêlant histoire asiatique et quête de trésor.
- Trois personnages emblématiques s’affrontent dans une aventure explosive mêlant poursuites, fusillades et mélange inattendu de chevaux et motos.
- Lee Byung-hun, star internationale, incarne un « Mauvais » charismatique, tandis que le film allie enjeux historiques et modernité visuelle pour renouveler le genre.
Une relecture coréenne d’un célèbre western
À première vue, le film de Kim Jee-woon, The Good, the Bad, the Weird, s’inscrit directement dans la filiation du western. Pourtant, il ne s’agit pas simplement d’un hommage à Sergio Leone et à son mythique Le Bon, la Brute et le Truand. En déplaçant l’action de l’Ouest américain à la Mandchourie de 1939, juste avant le fracas de la Seconde Guerre mondiale, le réalisateur sud-coréen propose une vision singulière du genre. Ici, le sable est remplacé par les steppes poussiéreuses d’Asie centrale, mais la quête d’un trésor — cette fois-ci les reliques de la dynastie Qing — reste au cœur des rivalités.
Un trio charismatique au service du spectacle
Dans cette aventure débridée, trois figures s’affrontent : le « Bon » (Jung Woo-sun), le « Mauvais » (Lee Byung-hun) et le « Bizarre » (Song Kang-ho). Si l’on retrouve la structure tripartite chère au western italien, chaque personnage porte ici les cicatrices de l’histoire asiatique récente. L’intrigue s’articule autour d’une carte dérobée à bord d’un train japonais : un point de départ explosif qui mène à une succession de poursuites rocambolesques et de fusillades spectaculaires — où motos et chevaux se croisent sans complexe.
Lee Byung-hun, star internationale et incarnation du « Mauvais »
Impossible d’ignorer la présence magnétique de Lee Byung-hun. Connu internationalement depuis ses rôles marquants dans Squid Game, G.I. Joe ou encore Terminator: Genisys, l’acteur impose ici sa silhouette élancée, son manteau noir et son regard perçant. D’ailleurs, son style vestimentaire n’a pas manqué d’inspirer nombre de cosplayers ambitieux. Sa prestation dans « The Good, the Bad, the Weird » offre un savoureux contrepoint aux incarnations hollywoodiennes du mal qu’il a pu offrir ailleurs.
Pour saisir la diversité des rôles tenus par Lee ces dernières années :
- Squid Game, où il gagne en importance saison après saison ;
- L’antagoniste principal dans les deux volets américains de G.I. Joe ;
- L’impitoyable T-1000 dans Terminator: Genisys.
Derrière les codes du genre : enjeux historiques et modernité visuelle
Ce film ne se contente pas de ressusciter les codes esthétiques du western. Il exploite également le contexte historique chinois – avec en toile de fond les vestiges impériaux laissés par la chute des Qing en 1912 –, offrant ainsi une réflexion subtile sur l’héritage colonial en Asie. Par ailleurs, difficile de ne pas remarquer cette étrange modernité qui traverse le long-métrage : motos rugissantes côtoient revolvers classiques, brouillant habilement les repères temporels pour renouveler un genre que l’on croyait figé.
Au final ? Un voyage nerveux et stylisé à travers l’histoire et le cinéma mondial où chaque plan semble porté par l’énergie contagieuse de ses interprètes – notamment celle d’un certain Lee Byung-hun.
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