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Ibra, Benzema, Messi : le crépuscule des dieux

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Quand vient l’été et que les soirées s’étendent, il est normal de vouloir repousser ce moment où l’on éteint les lumières. Parce que l’instant est doux, agréable. Chacun le savoure à sa manière. Attablés autour d’une bière, certains refont le monde quand d’autres ressassent le temps qui passe. On entend les rieurs, les aboyeurs, les grandes gueules. On n’oublie pas les timides qui s’effacent. La discussion s’arrête quand la nuit tombe, souvent. Un crépuscule brutal pour ceux que l’on entend un peu plus que les autres, les rois du débat qui tiennent le crachoir.

À Milan, dimanche, aux alentours de 23 heures, les projecteurs ont éclairé Zlatan Ibrahimović une dernière fois, avant de s’éteindre lorsqu’il a tiré un trait sur le plus grand chapitre de sa vie. Le Suédois étant en grand comité, devant son coach Stefano Pioli, ses coéquipiers et 80.000 tifosi. Et l’on s’est dit, soudain, que les prochaines conversations se feraient sans lui.

Zlatan est un sacré bonhomme. Le vide qu’il laissera sera proportionnel à l’énergie qu’il a donnée. Il animait nos soirées à sa façon. Par son charisme, sa verve et son talent. Une forme d’autorité. Un sourire carnassier. Et ce second degré qui ne le quittait jamais. Personne n’aurait imaginé que l’armure se fendrait. Personne n’aurait jamais cru que le Z retirerait le masque, un jour, pour montrer ses larmes et exprimer le fond de sa pensée. C’est pourtant ce qu’il s’est passé lorsque le Suédois a annoncé qu’il devait se retirer. Sa prise de parole s’est faite en quelques mots. Pas un plus haut que l’autre, pour une fois. Pas une punchline. Pas un débat. Juste un ‘au revoir’.

À Madrid, un peu plus tôt dans la soirée, Karim Benzema avait quitté la table après sa 649e apparition et un dernier pion. Les adieux ont été à son image, sans fioriture. Le Français est un homme de peu de mots. De ceux dont la présence se remarque par des fulgurances et une vraie justesse dans le propos. Benzema, c’est ça. La constance. La loyauté. Le respect pour le jeu et les autres. On le surnommait le Nueve. Ses qualités en ont fait un meuble de cette Maison Blanche guindée où il est si difficile d’exister. Dans l’histoire de ce Real, il restera un Roi.

À Paris, la veille, le départ de Leo Messi en catimini ne nous a pas échappé. Après une fête où beaucoup de sentiments se sont entremêlés, l’Argentin s’est levé avant les autres. Il y a deux ans, il avait débarqué en grandes pompes, vénéré comme un Pape. Alors samedi, il y avait quelque chose de symbolique à le voir s’éclipser par une toute petite porte, dans les entrailles du Parc. En fond, la musique raisonnait et les flashs crépitaient, mais Messi n’était plus là.

Plus tard, il y aura sûrement cette idée de percevoir son passage en France comme celui d’un génie incompris, mais l’histoire retiendra qu’il en retrouvera peut-être d’autres, des génies. Comme Benzema par exemple. Loin de là, dans un autre contexte. Attablé sous le soleil d’un pays du Golfe depuis un petit moment, Cristiano Ronaldo les attend pour une dernière discussion. Ces dieux du jeu sont déjà dans une autre vie, mais pour eux, l’été n’est pas fini.

 

 



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