Un remplaçant semble émerger pour sauver
les droits TV de la Ligue 1. Mais à y regarder de plus près, la
réalité est bien plus floue qu’il n’y paraît.
Depuis les premières tensions entre la LFP et DAZN, le monde du
football français vit au rythme des incertitudes.
Alors que la plateforme britannique menace de rompre son contrat
dès cet été,
une solution semblait émerger avec insistance ces dernières
semaines : LFP Media, la fameuse chaîne 100% Ligue 1. Sur le
papier, le projet a tout pour rassurer les clubs et les supporters.
Distribuée sur une plateforme comme Max de Warner Bros, cette
chaîne maison permettrait à la LFP de reprendre le contrôle de sa
diffusion et de maximiser ses revenus… à terme.
Le plan séduit car il promet, selon les projections les plus
optimistes, jusqu’à 600 millions d’euros de revenus à moyen terme.
Avec un abonnement à 20 ou 27,99 € par mois, et une offre enrichie
de films et séries, le modèle rappelle celui de Prime Vidéo, qui
avait connu un succès relatif. Mais cette stratégie suppose de
convaincre très vite un large public, alors même que les clubs
manquent cruellement de trésorerie. Et c’est là que le bât blesse :
l’argent n’arriverait qu’après une longue période de mise en place,
alors que l’urgence est immédiate.
Beaucoup en viennent à espérer une intervention de BeIN Sports.
Le diffuseur qatari, par le passé, a déjà sauvé les meubles. Et son
président, Nasser al-Khelaïfi, a toujours joué un rôle central dans
l’économie du foot français.
Mais depuis l’émission « Complément d’enquête » qui l’a directement
visé, le président du PSG semble bien moins disposé à venir au
secours d’un système qui l’a publiquement attaqué. Son silence face
à la crise actuelle interroge : le Qatar acceptera-t-il encore de
jouer les mécènes ?
DAZN out ? La Ligue 1 parie sur elle-même, au risque de tout
perdre
Pendant ce temps, les options se réduisent. Canal+ fait la
sourde oreille, BeIN reste discret, et
DAZN affiche des pertes colossales estimées à 240 millions
d’euros. En coulisses, les présidents de clubs s’inquiètent.
« Si on n’a pas de plan B, on est mort », résume Waldemar
Kita. Joseph Oughourlian, patron du RC Lens,
presse aussi d’agir sans attendre l’échéance d’avril.
Au final,
le remplaçant de DAZN n’est peut-être qu’un mirage, une
projection trop belle pour être vraie. Si LFP Media reste la piste
la plus sérieuse, elle n’offre aucune garantie à court terme. Et le
climat de défiance entre diffuseurs, clubs et instances n’arrange
rien. Plus que jamais, la Ligue 1 est suspendue à une décision
cruciale… qui tarde à venir.
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