Guardiola perd la main et cherche des excuses

Le scénario est connu
:
Manchester City s’est incliné en finale de la FA Cup face à Crystal
Palace, un revers inattendu qui met fin à une saison frustrante
sur le plan des trophées majeurs. Habituellement adepte de la
discrétion et du recul après les défaites, Pep Guardiola a cette
fois choisi de répondre frontalement aux critiques qui fleurissent
depuis samedi. L’Espagnol, peu habitué à ce registre, a tenu à
rappeler devant les micros que City n’est pas sorti bredouille
cette saison.

C’est là que le
discours du coach a basculé dans l’inhabituel, voire le
surréaliste. Confronté à l’idée d’une saison blanche, Guardiola
s’est empressé de brandir la victoire en Community Shield, cette
Supercoupe anglaise souvent reléguée au rang de trophée symbolique.
« Les autres n’ont rien gagné… », a-t-il lancé, comme pour
minimiser la portée de la déception. Une pirouette qui a du mal à
convaincre, tant on sait que le technicien catalan n’a jamais eu
pour habitude de se cacher derrière ce type d’arguments.

Après
la défaite en FA Cup, Pep Guardiola se braque

Pour ceux qui suivent
la carrière de Guardiola, cette justification a tout du signal
d’alerte. Le coach, autrefois si dominateur, semblait au-dessus de
ce genre de débat, préférant laisser parler le terrain.
Aujourd’hui, il donne l’impression de chercher des circonstances
atténuantes, quitte à tomber dans l’ironie ou la mauvaise foi.

Ce glissement pose question : Guardiola serait-il en train de
perdre son Mojo ? L’assurance froide des grands soirs
s’effrite, remplacée par une fébrilité inhabituelle.

Après la déroute de
Wembley, Guardiola brouille le message et sème le doute

À Manchester City,
cette posture fait débat. Le vestiaire et les supporters peinent à
adhérer à cette nouvelle rhétorique, tant la barre était placée
haut ces dernières saisons. Accumuler les justifications après
chaque échec n’a jamais été la marque de fabrique de Guardiola.
Cette saison, il semble subir plus qu’il ne maîtrise, et devra
rapidement retrouver son autorité pour éviter l’installation d’un
climat délétère dans le groupe.

L’avenir s’annonce
décisif pour Pep Guardiola. S’il veut redonner du souffle à City,
il devra retrouver l’inspiration qui a fait sa légende et cesser de
se réfugier derrière des excuses. Cette saison l’aura montré : même
les plus grands peuvent douter. La réponse du coach catalan se
jouera sur le terrain, et tout porte à croire qu’il devra
sérieusement se réinventer pour ramener Manchester City au
sommet.