Les autorités européennes exigent le retrait de DeepSeek des plateformes Apple et Google pour violation des règles de protection des données.
Tl;dr
- Les autorités allemandes demandent à Apple et Google de retirer l’application chinoise DeepSeek, accusée de transférer illégalement des données personnelles européennes vers la Chine.
- DeepSeek fait face à des bannissements similaires en Italie et en Irlande, tandis que certains pays, comme le Royaume-Uni, adoptent une approche plus prudente.
- Cette affaire illustre la montée des tensions autour des IA étrangères et pourrait influencer les futures régulations européennes sur les applications d’intelligence artificielle.
Une pression croissante sur DeepSeek
À l’heure où les inquiétudes autour de la protection des données personnelles s’intensifient en Europe, l’application d’intelligence artificielle chinoise DeepSeek se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente. La commissaire allemande à la protection des données et à la liberté d’information, Meike Kamp, a adressé une requête formelle à Apple et Google. Son objectif ? Que les deux géants retirent DeepSeek de leurs boutiques d’applications.
Données transférées en Chine : des pratiques jugées illégales
Selon les autorités allemandes, DeepSeek transmettrait des informations personnelles d’utilisateurs européens vers la Chine, contrevenant ainsi aux règles strictes du RGPD. « Le transfert de données par DeepSeek vers la Chine est illégal. L’application n’a pas su démontrer que le niveau de protection offert en Chine équivaut à celui exigé au sein de l’Union européenne », a déclaré Meike Kamp. La question est loin d’être anodine : en Chine, les autorités disposent de larges prérogatives pour accéder aux données détenues par les entreprises locales, tandis que les utilisateurs étrangers ne bénéficient ni des mêmes droits ni des recours effectifs prévus par le droit européen.
Face au silence persistant de l’éditeur chinois après une première demande formulée en mai dernier – exigeant soit la mise en conformité du traitement des données, soit le retrait volontaire de l’application –, la responsable allemande a finalement saisi directement Apple et Google.
Des bannissements successifs à travers l’Europe
L’affaire allemande n’est que le dernier épisode d’une série de mises en garde déjà amorcées dans d’autres pays européens. Plus tôt cette année, l’Italie et l’Irlande ont fait part de préoccupations similaires concernant DeepSeek. En Italie notamment, l’application a été retirée tant sur l’App Store que sur Google Play : « L’app n’est actuellement pas disponible dans votre pays ou région ». Dans ce contexte, le régulateur italien promettait récemment « d’examiner en profondeur si les règles européennes sont respectées. »
Quelques États optent toutefois pour une approche plus prudente. Ainsi, au Royaume-Uni, l’usage de DeepSeek reste laissé à la discrétion individuelle – tout en rappelant que les menaces potentielles pesant sur la souveraineté numérique nationale sont étroitement surveillées.
Nouvelles dynamiques autour des IA chinoises
À noter qu’en parallèle de ces débats réglementaires, le secteur chinois continue son expansion rapide. Le moteur de recherche Baidu, tout récemment, annonçait ouvrir son modèle linguistique Ernie LLM. Ce mouvement laisse présager une vague supplémentaire d’innovations venues d’Asie et redessine les rapports de force avec les ténors américains comme ChatGPT ou Google Gemini. Reste désormais à voir si Apple et Google répondront favorablement à la demande allemande – mais le message est clair : le temps du laisser-faire semble révolu face aux enjeux majeurs que représentent les applications IA transfrontalières.
Pour y voir plus clair sur le fonctionnement interne de DeepSeek, on peut rappeler quelques points clés :
- L’application stocke des requêtes utilisateurs et fichiers téléchargés sur des serveurs basés en Chine.
- D’après plusieurs analyses spécialisées, il est particulièrement complexe pour un utilisateur européen de demander le retrait ou l’exclusion de ses données personnelles du système d’apprentissage automatique.
Au vu du contexte actuel, chaque décision concernant ce type d’outil pourrait bien faire jurisprudence pour toutes les prochaines générations d’IA générative étrangère opérant dans l’Union européenne.
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