Coinbase explore les coulisses de la finance traditionnelle

Le géant californien de la crypto étudie sérieusement une évolution de son modèle vers une activité bancaire complète et régulée.

Un virage stratégique pour Coinbase

Coinbase, l’un des leaders mondiaux des plateformes d’échange de cryptomonnaies, a confirmé envisager sérieusement l’obtention d’une licence bancaire aux États-Unis. Bien qu’aucune décision officielle n’ait encore été prise, cette démarche témoigne de l’ambition croissante de l’entreprise de s’ancrer dans le système financier traditionnel. Le PDG Brian Armstrong a déjà souligné que, par la taille des fonds gérés, Coinbase pourrait figurer parmi les 25 plus grandes banques américaines. Cette transition permettrait à l’entreprise d’offrir des services bancaires classiques, comme l’octroi de prêts ou la gestion de dépôts. Ce repositionnement stratégique répond aussi à la nécessité de renforcer la sécurité des fonds des clients. Enfin, cela ouvrirait la voie à un encadrement plus clair et à une meilleure reconnaissance institutionnelle.

Une tendance partagée par d’autres acteurs crypto

Coinbase n’est pas la seule entreprise à lorgner sur le secteur bancaire traditionnel. D’après le Wall Street Journal, des sociétés comme Circle, émetteur du stablecoin USDC, ou BitGo, spécialisée dans la conservation d’actifs numériques, poursuivent également des démarches similaires. Obtenir une licence bancaire leur permettrait d’agir comme de véritables établissements financiers, tout en gagnant en crédibilité. Cette transformation permettrait aussi à ces acteurs de bénéficier de la protection de la Réserve fédérale américaine et de l’assurance-dépôts. Cela renforcerait la confiance du public et des institutions vis-à-vis du secteur crypto. Toutefois, le processus d’obtention de ces licences reste long, coûteux et très encadré. Anchorage Digital est à ce jour la seule entreprise crypto à avoir franchi ce cap, après des années d’efforts et des investissements massifs.

Une régulation américaine plus favorable

Le contexte politique actuel semble jouer en faveur des entreprises crypto. Sous l’administration Trump, les régulateurs américains adoptent une posture plus conciliante envers le secteur, à travers des nominations stratégiques et un discours plus favorable. Cette tendance s’accompagne d’un mouvement législatif : deux projets de loi, le GENESIS Act et le STABLE Act, sont en cours d’examen au Congrès. Ces textes visent à clarifier le cadre juridique des cryptomonnaies et à soutenir les entreprises respectueuses des règles. Dans cette optique, détenir une licence bancaire pourrait constituer un avantage concurrentiel pour les sociétés dédiées aux cryptomonnaies. Cela leur permettrait de se démarquer sur un marché de plus en plus surveillé et professionnalisé. L’alignement sur les normes financières classiques pourrait aussi favoriser leur intégration à l’économie réelle.

Une convergence croissante entre banques et crypto

La frontière entre finance traditionnelle et cryptomonnaies tend à s’estomper. Les banques américaines elles-mêmes s’intéressent de plus en plus aux actifs numériques. En février dernier, le PDG de Bank of America, Brian Moynihan, a révélé que l’établissement envisageait de lancer son propre stablecoin. Quelques semaines plus tôt, il s’était exprimé en faveur de l’intégration des paiements en cryptomonnaies dans les services bancaires classiques. Ce rapprochement progressif s’explique par la demande croissante des clients et la pression concurrentielle. Pour les banques, collaborer avec les acteurs du Web3 pourrait représenter un levier de croissance. De leur côté, les entreprises crypto cherchent à se légitimer et à sécuriser leur modèle. Cette dynamique pourrait à terme redéfinir l’architecture du système financier mondial.