Souvent passé inaperçu lors de sa sortie, Possessor du réalisateur Brandon Cronenberg s’impose aujourd’hui comme l’une des œuvres les plus sombres et marquantes de ces dix dernières années, fascine par son atmosphère unique et son approche audacieuse du genre.
Tl;dr
- Possessor, film de science-fiction et thriller psychologique de Brandon Cronenberg, est une œuvre singulière qui n’a pas trouvé son public malgré un accueil critique très positif.
- L’histoire suit Tasya Vos, une tueuse capable de prendre le contrôle d’autres corps, mais qui perd peu à peu le contrôle de sa propre identité dans une spirale sombre.
- Avec une mise en scène hypnotique, des performances fortes et un style visuel marqué par le « body horror », Possessor offre une expérience intense et unique à redécouvrir.
Une œuvre audacieuse dans l’ombre des géants du genre
S’il fallait dresser la liste des films de science-fiction qui ont marqué ces dernières années, peu penseraient spontanément à Possessor. Pourtant, ce long-métrage signé par Brandon Cronenberg, fils du célèbre David Cronenberg, s’impose comme une expérience singulière et viscérale. Passé relativement inaperçu lors de sa sortie en 2020 malgré un solide accueil critique – avec un score impressionnant de 94% sur Rotten Tomatoes –, le film n’a jamais vraiment trouvé son public. Un paradoxe pour une œuvre qui, dans l’ombre d’autres titres phares comme Ex Machina, Dune ou encore Nope, a pourtant toutes les qualités d’un classique moderne du genre.
L’identité fracturée au cœur d’un récit nihiliste
À la croisée du thriller psychologique, du film d’horreur et de la science-fiction, Possessor narre l’histoire de Tasya Vos (interprétée par Andrea Riseborough), une tueuse d’élite capable de s’installer dans l’esprit de ses cibles pour exécuter des assassinats sur commande. Sa nouvelle mission : éliminer un puissant PDG (Sean Bean) ainsi que sa fille (Tuppence Middleton) en prenant le contrôle du fiancé de celle-ci (Christopher Abbott). Mais alors que la frontière entre sa propre identité et celle de ses « hôtes » se brouille, Vos se retrouve piégée, incapable d’achever son contrat ni de retrouver la maîtrise d’elle-même. Un engrenage infernal où chaque perte de contrôle fait basculer le récit vers davantage de noirceur.
Mise en scène hypnotique et performances saisissantes
Ce qui frappe avant tout chez Possessor, c’est la manière dont la mise en scène épouse les tourments intérieurs des personnages. L’image, baignée de contrastes froids et traversée d’hallucinations visuelles dérangeantes, crée une atmosphère à la fois anxiogène et magnétique. Les scènes les plus violentes, souvent insoutenables, rappellent la tradition du « body horror » chère à la famille Cronenberg. Cette esthétique ne serait rien sans l’investissement total des acteurs : si Andrea Riseborough campe une héroïne rongée par l’aliénation, Christopher Abbott incarne brillamment les déchirements psychologiques et physiques que subit son personnage.
Pour résumer la richesse du film, trois forces principales s’imposent :
- Narration haletante, refusant toute facilité scénaristique.
- Bouleversement émotionnel permanent, où le doute s’installe durablement.
- Soin esthétique remarquable, tant dans le rythme que dans les choix visuels.
Un film à redécouvrir sans attendre
Malgré ses qualités indéniables, il est peu probable que Possessor accède un jour à la notoriété des poids lourds de sa génération. Pourtant, ceux qui s’aventurent dans cet univers ténébreux y trouvent une rare intensité – presque douloureuse – mêlant réflexion sur l’identité et puissance sensorielle. Les amateurs du genre savent désormais où chercher leur prochain choc cinématographique : actuellement disponible gratuitement sur Tubi, ce film n’attend plus que ses spectateurs.
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