32 ans après l’OM, la France retrouve les
sommets. Paris écrase l’Inter (5-0) et s’offre enfin la Ligue des
champions. Une finale historique.
Il y a des soirs où l’histoire
bégaie, et d’autres où elle s’écrit en lettres d’or et de lumière.
Ce samedi, à Munich, trente-deux ans après le sacre marseillais
dans cette même ville bavaroise, le Paris Saint-Germain n’a pas
seulement conquis sa première Ligue des Champions ; il a offert au
football une démonstration éblouissante, un chef-d’œuvre de
maîtrise collective et de talent pur, en pulvérisant l’Inter Milan
5 buts à 0. Une victoire sans appel, une symphonie jouée sans la
moindre fausse note, qui ancre ce club au sommet de l’Europe et
offre à la France sa deuxième étoile.
L’avènement d’un prodige nommé
Désiré Doué
Si ce triomphe est celui d’un
collectif huilé à la perfection par Luis Enrique, il porte
l’empreinte incandescente d’un gamin de dix-neuf ans : Désiré Doué.
Monumental, insaisissable, d’une maturité confondante, le jeune
Parisien a éclaboussé cette finale de toute sa classe. Deux buts,
une passe décisive : jamais un joueur aussi jeune n’avait dansé
avec une telle insolence sur la plus grande scène européenne. Son
nom, prédestiné, résonne désormais aux quatre coins du monde,
promesse d’un avenir radieux pour lui et pour ce PSG conquérant. Il
fut le phare d’une équipe qui, malgré les doutes habituels
escortant une finale et la jeunesse de son effectif face à
l’expérience Interiste, a livré une partition frôlant la
perfection.
Une symphonie collective, un Inter
en débris
On se demandait comment Paris
allait gérer la pression. La réponse fut cinglante. Dès la deuxième
minute, Achraf Hakimi, ancien pensionnaire de la maison Interiste,
concluait une action collective lumineuse, initiée par Vitinha et
sublimée par une offrande de ce diable de Doué. 1-0. L’Inter, cet
ogre qui avait dévoré Barcelone, était sonné. Huit minutes plus
tard, sur une transition éclair menée par Kvaratskhelia et Dembélé,
Désiré Doué, avec la réussite des élus, voyait son tir contré finir
au fond des filets. 2-0. En à peine dix minutes, Paris avait plié
le match, ou presque. L’Inter, méconnaissable, asphyxié, déjouant
totalement, ne se créa qu’une ombre d’occasion, une tête de Thuram
frôlant le cadre (38e). Une anecdote.
Un récital de bout en bout
Le retour des vestiaires ne changea
rien à la physionomie d’un match à sens unique. Après quelques
tentatives manquées par Dembélé (52e) ou Hakimi (61e), la sentence
tomba, inéluctable. Désiré Doué, encore lui, servi par une
talonnade géniale de Dembélé relayée par Vitinha, s’en allait
tromper Sommer d’un extérieur du pied malicieux (63e). 3-0. Le
peuple parisien pouvait exulter, Doué sortir sous une ovation
méritée, remplacé par Bradley Barcola. Mais le supplice de l’Inter
n’était pas terminé. Loin s’en faut. Khvicha Kvaratskhelia, après
une passe de Dembélé, y allait d’abord de son but (73e).
Mayulu, le Titi pour une partition
historique et inédite
La longue attente parisienne, les
désillusions passées depuis 2011, tout semblait s’effacer devant la
splendeur de cette démonstration. Ce PSG, version Luis Enrique, est
une équipe où le collectif prime, où chaque joueur, à l’image d’un
Kvaratskhelia venant défendre alors que le sort était scellé, se
sacrifie pour l’autre. Et comme pour couronner cette œuvre d’art,
le jeune Senny Mayulu, un « Titi » pur produit du club,
parachevait le travail d’une frappe limpide après une passe de
Barcola (86e). 5-0. Un score inédit en finale de Ligue des
Champions. Historique. Phénoménal.
Le PSG sur le toit de l’Europe, et
ce n’est peut-être qu’un début
Personne n’osera contester la
légitimité de ce sacre. Paris a mis tout le monde d’accord. Cette
équipe magnifique, jeune, talentueuse, semble promise à un avenir
doré. La France du football, à l’exception peut-être d’une frange
irréductible à Marseille, peut être fière. Ce n’est pas le fruit du
hasard, ni d’une quelconque superstition liée à la terre bavaroise.
C’est le triomphe du travail, du talent et d’un état d’esprit
irréprochable. La nuit sera longue, très longue, sur les
Champs-Élysées. Et elle est belle.